Ecriture du mardi à l’Espace 110 d’Illzach - 21/01/2014
1ère partie par Chantal ; mots : âge,
coup, habit, souvent, tranchant, philosophie, croire, trente, couteau, oubli
2ème partie par Vittorio ; mots :
chien, neige, arbres, malaise, retour, chorale, assiette, histoire, souvenir,
déjà
Phrase de départ : à 60 ans, l’épée ne sort plus que
très rarement de son fourreau
« A 60 ans, l’épée ne sort plus que très rarement de
son fourreau, pensait d’Artagnan. » C’est sur cette phrase que Romane
ferma le livre. Souvent, elle reprenait l’histoire de ce mousquetaire. Malgré
son jeune âge, belle appréciait ce personnage haut en couleurs, sa philosophie,
ses aventures. Et puis, elle aimait tellement le Gers, la Gascogne !
Elle se remémora les trente ans de son oncle, la fête autour
de la distillation de l’armagnac… La grand-mère, en habits du dimanche qui, aux
douze coups de minuit, trempait un dernier sucre dans le liquide chaud et odorant,
avant d’aller se coucher.
La distillation durait 4 jours et mobilisait chacun à tour de
rôle pour que le feu ne s’éteigne jamais sous l’alambic. Ah, le mystère de la
patience ! Et l’amour de la vigne, du travail bien fait ! Il ne faut
pas croire que tout était facile, pourtant !
Romane se souvint aussi du couteau tranchant posé sur le
banc… un oubli de Jérôme, le fils du vigneron… une belle coupure pour Delphine
mais, plus de peur que de mal ! Au final : un joli pansement et un
gros câlin.
Elle a aussi en souvenir le chien du vigneron qui la
retrouva dans la neige. Elle avait eu un malaise en revenant de la chorale.
C’était la première fois qu’elle voyait la neige et, cette histoire lui est
restée dans la mémoire. Ce n’était pas une aventure lue dans un livre mais du
réel.
Elle revoit les arbres blancs qui, souvent, déjà en octobre,
lui font peur. Elle appréhende le retour de l'hiver et ce blanc qui recouvre tout. Depuis, il n’a plus
neigé et, l’armagnac peut vieillir tranquille mais, elle a gardé l’assiette
qu’elle utilisait pour le chien comme pour se rassurer. Ce brave chien ;
il n’est plus là.
Aujourd’hui, l’hiver, elle sort peu alors, elle lit les
aventures de d’Artagnan ou du Capitaine Fracasse. Peu importe si elle vit les
aventures des livres : c’est moins dangereux.
Elle a appris le mystère de la patience car, certains hivers
sont longs et, avec l’âge, la vue baisse. Maintenant, c’est elle qui trempe le
sucre dans l’armagnac, le soir, avant d’aller se coucher.