mercredi 22 janvier 2014

LE MYSTERE DE LA PATIENCE



Ecriture du mardi à l’Espace 110 d’Illzach - 21/01/2014 

1ère partie par Chantal ; mots : âge, coup, habit, souvent, tranchant, philosophie, croire, trente, couteau, oubli
2ème partie par Vittorio ; mots : chien, neige, arbres, malaise, retour, chorale, assiette, histoire, souvenir, déjà
Phrase de départ : à 60 ans, l’épée ne sort plus que très rarement de son fourreau

« A 60 ans, l’épée ne sort plus que très rarement de son fourreau, pensait d’Artagnan. » C’est sur cette phrase que Romane ferma le livre. Souvent, elle reprenait l’histoire de ce mousquetaire. Malgré son jeune âge, belle appréciait ce personnage haut en couleurs, sa philosophie, ses aventures. Et puis, elle aimait tellement le Gers, la Gascogne !
Elle se remémora les trente ans de son oncle, la fête autour de la distillation de l’armagnac… La grand-mère, en habits du dimanche qui, aux douze coups de minuit, trempait un dernier sucre dans le liquide chaud et odorant, avant d’aller se coucher.
La distillation durait 4 jours et mobilisait chacun à tour de rôle pour que le feu ne s’éteigne jamais sous l’alambic. Ah, le mystère de la patience ! Et l’amour de la vigne, du travail bien fait ! Il ne faut pas croire que tout était facile, pourtant !
Romane se souvint aussi du couteau tranchant posé sur le banc… un oubli de Jérôme, le fils du vigneron… une belle coupure pour Delphine mais, plus de peur que de mal ! Au final : un joli pansement et un gros câlin.

Elle a aussi en souvenir le chien du vigneron qui la retrouva dans la neige. Elle avait eu un malaise en revenant de la chorale. C’était la première fois qu’elle voyait la neige et, cette histoire lui est restée dans la mémoire. Ce n’était pas une aventure lue dans un livre mais du réel.
Elle revoit les arbres blancs qui, souvent, déjà en octobre, lui font peur. Elle appréhende le retour de l'hiver et ce blanc qui recouvre tout. Depuis, il n’a plus neigé et, l’armagnac peut vieillir tranquille mais, elle a gardé l’assiette qu’elle utilisait pour le chien comme pour se rassurer. Ce brave chien ; il n’est plus là.
Aujourd’hui, l’hiver, elle sort peu alors, elle lit les aventures de d’Artagnan ou du Capitaine Fracasse. Peu importe si elle vit les aventures des livres : c’est moins dangereux.
Elle a appris le mystère de la patience car, certains hivers sont longs et, avec l’âge, la vue baisse. Maintenant, c’est elle qui trempe le sucre dans l’armagnac, le soir, avant d’aller se coucher.

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